Éducation sexuelle pour les jeunes

Pour des prises de décision responsables

Au Sénégal, il n'est pas rare que les filles tombent enceintes dès l'âge de 13 ans. Cela a des conséquences importantes : non seulement elles sont souvent dépassées dans leur rôle de mères et laissées seules, mais leur corps n'est pas encore suffisamment développé pour une grossesse, ce qui peut entraîner des complications lors de l'accouchement mettant leur vie en danger.

Les grossesses non désirées résultent du manque d'information et d'accès aux services de santé, ou de violences, et conduisent souvent à des avortements, présentant un risque élevé pour la santé, d'autant plus que l'avortement est interdit au Sénégal et est donc généralement pratiqué dans des conditions précaires. De plus, une grossesse précoce signifie presque toujours l'arrêt de la scolarité, même si les jeunes mères sont légalement autorisées à continuer l'école. Si les jeunes femmes enceintes ne sont pas mariées, elles sont souvent rejetées par leur famille et fréquemment stigmatisées par la société. La principale cause des grossesses non planifiées est le manque d'éducation sexuelle. Celle-ci est taboue et rarement abordée en famille, où l'on parle au mieux d'abstinence, et les centres de santé rejettent souvent les filles en quête d'information ou de contraceptifs. De plus, les femmes ont souvent peu de pouvoir décisionnel sur leur sexualité et leur contraception, ou elles sont victimes de violences sexuelles, et les parents cherchent parfois à marier leurs filles le plus tôt possible, que ce soit par pauvreté ou pour éviter une grossesse non désirée. Selon le code familial sénégalais, le mariage est possible à partir de l'âge de 16 ans.

Le projet de notre partenaire Intermondes vise à réduire les grossesses non planifiées chez les filles de 10 à 18 ans et les maladies sexuellement transmissibles chez les jeunes à Guedawaye et Yeumbeul, deux banlieues de Dakar.

Dans le projet, Intermondes travaille avec des rôles traditionnels hérités : une tante paternelle était traditionnellement responsable de toutes les questions liées à la sexualité des filles, un oncle maternel pour celles des garçons. Dans le projet, ce sont les « Tontons du quartier » et les « Badjenou Cox », des femmes respectées généralement responsables de la santé des mères et de leurs enfants. Ils rendent visite aux familles, conseillent les jeunes ou servent d'intermédiaires en matière de santé sexuelle et reproductive entre les jeunes et leurs parents. Dans le projet, ils reçoivent des formations d'Intermondes et des centres de santé. Ce travail confère aux personnes âgées un rôle social d'une part, et d'autre part, les jeunes trouvent en eux des personnes de confiance.

Environ 2 000 filles et garçons ont ainsi accès à des informations sur leur sexualité. L'accès aux contraceptifs et aux installations de santé appropriées leur est facilité, leur permettant de prendre des décisions autonomes, éclairées et responsables en matière de planification familiale. À cet effet, les adolescents sont formés en tant que « ambassadeurs », afin qu'ils puissent fournir des informations à leurs pairs sur les questions liées à la sexualité ou à la violence, ou les orienter vers des ressources appropriées. Les centres de santé ouvrent spécialement leurs portes pendant deux après-midis aux adolescents, veillant à ce qu'ils n'aient pas à craindre d'être reconnus et signalés au centre de santé. Le projet sensibilise environ 300 parents, enseignants et imams.

Cela contribue à éliminer les barrières qui empêchent les adolescents de rechercher de l'aide en matière de santé sexuelle et reproductive. Les parents apprennent à soutenir leurs enfants par le dialogue, ce qui leur permet de mieux se protéger contre les risques.

Organisation partenaire:
Intermondes, Dakar
Phase du projet: 1.1.2022 au 31.12.2024
 
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