Le Sénégal est un pays d'Afrique de l'Ouest qui compte un peu plus de 18 millions d'habitant*e*s (état en 2023). La capitale est Dakar, une ville moderne et vibrante de plusieurs millions. En tant que point le plus occidental de l'Afrique, la culture sénégalaise y rencontre les cultures africaines, la culture arabe, française et portugaise, ce qui fait du Sénégal un melting-pot vivant. Mais en même temps, le Sénégal fait partie des pays les plus faibles du monde sur le plan économique et occupe la 170e place sur 191 dans l'actuel indice de développement humain (IDH) du PNUD (état en 2021). Les pénuries d'énergie, les crises alimentaires, une forte croissance démographique, un taux de chômage élevé et l’exploitation et l’exportation des ressources économiques du pays par les pays du nord, en particulier la France, freinent le développement économique du pays.
Le Sénégal a une longue tradition démocratique depuis son indépendance de la France en 1960. Son gouvernement agit de manière objective et orientée vers les réformes, notamment en mettant en place des plans de relance pendant la crise de la Covid-19. Cependant, la question de la réélection du président actuel, Macky Sall, qui pourrait se présenter pour un troisième mandat en 2024 reste incertaine. Ça pourrait causer des tensions, étant donné qu’un*e président*e est normalement élu*e pour 2 mandats consécutifs et la jeunesse se mobilise depuis 2021 contre Sall. Après l'arrestation en 2021 de l'opposant Ousmane Sonko, très populaire auprès des jeunes sénégalais*e*s, une grande vague de manifestations a eu lieu dans tout le pays. Cette mobilisation a révélé la situation socio-économique difficile de la population sénégalaise, notamment des jeunes, et a été marquée par des violences entre manifestant*e*s et forces de l'ordre. En réponse, Sall a annoncé une série de mesures visant à promouvoir la jeunesse.
Une autre problématique se dessine dans le niveau élevé de corruption du Sénégal. Un exemple est la gestion des fonds COVID-19, destinés aux groupes vulnérables comme les femmes et les enfants, mais qui ont été détournés par des membres de la belle-famille du président et de son entourage. D'autres problèmes sérieux sont liés à la liberté d'expression. Des journalistes sont arrêté*e*s, ainsi que des membres de la société civile. Il en va de même pour la liberté de manifester, qui est systématiquement violée sous prétexte de troubles à l'ordre public.
Malgré la récente crise politique, le Sénégal se caractérise généralement par une stabilité politique et une absence de violence inhabituelles pour la région. Cette stabilité politique s'explique par plusieurs facteurs, tels que l'absence de coups d'État dans le pays, des élections régulières à la fin du mandat présidentiel, une université à Dakar considérée comme l'élite intellectuelle de la région ainsi qu'une société civile forte, fondée sur une vision citoyenne et démocratique.
Son engagement en faveur de la paix, du panafricanisme et de l'économie fait du Sénégal un important facteur de stabilité dans la région et sur le continent africain dans son ensemble. Cette influence positive sur la région environnante doit être maintenue en renforçant également la situation des droits des femmes au Sénégal.
Le mouvement des femmes et féministes est l'un des plus développés en Afrique et a contribué sur le plan théorique. Il existe un code de la famille, le viol comme l’excision sont criminalisé, il existe une loi sur la parité pour tous les postes électifs ainsi comme une loi sur la santé de la reproduction. Les Senegalais.es ont une vision qui consiste à être présentes dans les documents internationaux, c’est pourquoi le pays a signé de nombreuses conventions et lois internationales. Cependant, ils ne les harmonisent pas toujours avec les lois nationales.
Les femmes sont confrontées à de profondes inégalités, notamment en matière de soins de santé, d'accès aux ressources naturelles, matérielles et financières, de participation à la prise de décision et la surcharge de travail domestique liée a la fonction reproductive. Cependant, il y a eu des changements positifs grâce au développement de la scolarisation féminine, à l'accès accru des femmes à l'économie informelle, à la formation et à l'information et à leur participation accrue à la politique nationale. Depuis les années 1980, un mouvement féminin dynamique a émergé dans les zones rurales comme urbaines, menant à des avancées significatives telles que l'adoption de lois interdisant les violences basées sur le genre et la mise en place de la parité absolue homme-femme dans les instances électives et semi-électives. Le mouvement « Me Too » existe aussi au Sénégal sous le hashtag « Balance ton saï-saï ». Cependant, les jeunes Sénégalaises intellectuelles et urbanisées se tournent vers le féminisme pour continuer la lutte contre le patriarcat et les idéologies religieuses et traditionnelles qui oppriment les femmes. Leur combat porte sur des questions telles que l'égalité dans tous les domaines, le contrôle par les femmes de leur corps, l'accès à la contraception et à l'avortement médicalisé, et le respect des droits sexuels et reproductifs des adolescentes.