Un sondage réalisé au Mali il y a quelques années a montré qu'une majorité de personnes est convaincue que la religion islamique exige l'excision. Bien que ni l'islam ni le christianisme n'aient établi l'obligation de l'excision, 70% des femmes et 68% des hommes interrogés ont déclaré que les filles devaient être excisées pour des raisons religieuses. (Pour en savoir plus sur le contexte de l'excision féminine, cliquez ici).
Il existe toutefois de nombreuses autorités religieuses qui contredisent cette conviction et qui, tout comme l'ONU, considèrent l'excision comme une violation des droits de l'homme. Dans le présent projet, des leaders d'opinion religieux* s'engagent en faveur de la fin de la violence à l'égard des femmes et argumentent à la fois sur la base des droits de l'homme et des écrits de leur religion respective.
Dans le cadre d'un projet commun avec IAMANEH Suisse, le réseau RIPOD s'est fixé pour objectif de promouvoir les droits des femmes au Mali et de renforcer la conscience de l'importance des femmes pour la stabilité des familles - et du rôle qu'elles jouent ainsi pour l'ensemble de la société.
RIPOD est l'abréviation de "Réseau Islamique Population et Développement". Dans le présent projet, des leaders islamiques et chrétiens travaillent ensemble avec des décideurs politiques et traditionnels* dans 20 villages des régions de Ségou et Barouéli à la mise en œuvre du projet.
Par le biais d'un film documentaire, de deux manuels spécialement produits et de nombreuses activités destinées aux responsables religieux et étatiques, aux élèves et à la population en général, l'équipe du projet sensibilise au respect des droits des femmes et travaille ainsi à des améliorations. Il se réfère concrètement aux écrits religieux. Dans le cadre du projet, les responsables religieux et autres sont encouragés et habilités à reconnaître l'excision comme une grave violation des droits de l'homme et à s'engager pour les droits des femmes.
L'objectif est qu'à la fin de la phase de projet de trois ans, les dignitaires islamiques signent une fatwa ayant pour but le respect des droits des femmes. Une fatwa est une sorte d'avis juridique qui donne des réponses à des questions religieuses.
Le fait que l'initiative soit portée par des réseaux religieux est d'une grande importance dans le contexte local. Au Mali, 95% de la population est musulmane et environ 4% appartient à des communautés religieuses chrétiennes. Dans les deux religions, les textes sont souvent interprétés de manière à suggérer un statut inférieur pour les femmes. Les leaders religieux ont une grande influence et peuvent ainsi modifier le traitement de la violence envers les femmes.
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