Des inégalités persistantes
Les inégalités persistantes en Albanie ont été renforcées sous la longue dictature d'Enver Hoxha, où les relations de genre patriarcales, culturelles et traditionnelles ont été davantage consolidées. Le faible revenu, associé à une croissance économique inégale dans différentes régions, a exacerbé ces inégalités. Des disparités importantes existent également entre les groupes ethniques, avec un accès considérablement entravé à l'éducation, à l'infrastructure et aux services publics pour les minorités roms et égyptiennes.
Cependant, des évolutions positives sont perceptibles. Économiquement, l'Albanie a bénéficié de réformes qui ont amélioré l'infrastructure et attiré davantage d'investissements étrangers. Sur le plan politique, en 2022, l'Albanie a officiellement entamé des négociations d'adhésion à l'UE, travaillant ainsi à améliorer la coopération intrarégionale dans les Balkans occidentaux.
En ce qui concerne les droits des femmes, des changements positifs sont également observés. L'Albanie a amélioré le cadre juridique et institutionnel pour lutter contre la violence sexiste. Les modifications de la loi sur la violence domestique, une orientation plus marquée de la nouvelle stratégie d'égalité (2021-2030) vers les normes internationales, et des améliorations du cadre juridique pour l'assistance juridique gratuite visent à permettre une réponse plus efficace contre la violence envers les femmes. Ces ajustements ont également introduit une modification importante dans la loi, élargissant la compréhension de la violence sexiste en remplaçant le terme "violence domestique" par "violence contre les femmes et les filles". Cette définition est beaucoup plus globale et reflète la réalité et les différentes dimensions de la violence basée sur le genre.
Il est nécessaire de continuer à agir
Cependant, l'offre de soutien aux femmes victimes de violences reste très limitée. Les organisations de la société civile, qui disposent de l'expertise et des capacités nécessaires pour fournir des services spécialisés, ne reçoivent pas de soutien financier de l'État. Un manque de confiance dans le système, un accès insuffisant à une assistance juridique gratuite et un tabou social associé à la violence sexiste dissuadent souvent les femmes de porter plainte.